En sortant "Super Van Vacation" comme premier album, il faut dire que les grecs de 1000mods avaient mis la barre très haute. Avec la sortie de leur second LP "Vultures" en mai 2014, je me posais la question cruciale de savoir si ça allait être encore mieux ou non. Et pour être tout à fait honnête, je suis encore mitigé, un an plus tard, sur cet album. Il n'est pas mauvais, mais j'ai ce sentiment que "Vultures" aurait fait un très bon premier album et non deuxième. Explications.
Pourtant tout commence sur les chapeaux de roues avec 'Claws' en ouverture : une intro qui monte en puissance, les guitares saturées qui finissent par exploser et puis la voix du chanteur qui se veut plus criarde que sur le précédent album. Et puis, on arrive à la moitié du titre et l'ambiance retombe un peu, on est moins dedans et on a la petite impression que le groupe ne sait plus vraiment comment terminer ce titre et c'est plus que dommageable vu que c'est le premier morceau... Et je dois dire que les trois autres morceaux qui suivent 'Big Beatiful', 'She' et 'Horses Green' ne me scotchent pas autant, mais restent néanmoins bons et plus maitrisés de bout en bout que le titre d'ouverture.
Arrivé à ce stade, j'ai fait la moitié de l'album et j'ai toujours autant de mal à rentrer dedans. Le cinquième titre 'Low' m'intrigue au plus au point dès qu'il se lance : une intro qui dure plus d'une minute, une basse légère, les guitares qui arrivent doucement (et sûrement j'ai envie de dire). Putain les gars, ca y est ! Une fois que les guitares se déchainent, je retrouve vraiment le 1000mods de "Super Van Vacation" : c'est groovy, ca envoie du lourd et ça donne une putain de pêche ! Puis vient le titre 'Vultures' (éponyme de l'album donc), morceau plus calme que le précédent, et à son écoute, on s'imagine aisément dans Monument Valley, sous un soleil écrasant avec, pour seule compagnie, des vautours se demandant quand est-ce qu'on va rendre notre dernier souffle... Ensuite, on enchaine avec 'Modesty' qui, bien qu'il ne dure que 2.55min, m'a rappelé facilement le morceau 'El Rollito' du premier album pour toute la puissance et l'énergie qu'il dégage.
Et nous voici sur la dernière piste où plutôt, devrais-je dire, nous voici scotchés dans une fusée Ariane dont le décollage vers les confins de l'espace est imminent : mesdames et messieurs, n'oubliez pas d'attacher votre ceinture car voici 'Reverb of the New World'. Le titre commence avec une voix, en provenance des fonds cosmiques, qui nous informe sur le fait que l'exploration fait partie de la nature humaine. La basse prend le relais pendant que des sons interstellaires nous parviennent. Les moteurs de la fusée démarrent, le décollage se fait de manière brutale et on ressent aisément environ 3 à 4 fois notre poids (4G pardi ! ne tombez pas dans les pommes maintenant!). Ca y est, on commence à s'habituer à la puissance du décollage et nous voici dans l'espace où l'attraction terrestre se fait moins ressentir. Mais soudainement tout s'arrête, cette voix des profondeurs astrales refait son apparition "this is the reverb of the new world" prononce t-elle... C'est à ce moment qu'on se souvient qu'il reste encore un étage de notre fusée bourré de kérosène : j'espère que personne ne s'est détaché car la dernière poussée va être violente ! Après tout, il faut un maximum de puissance pour réaliser un voyage interstellaire...
1000mods signe ici un album ayant plus de faiblesse que le premier. "Vultures" peine à décoller sur les quatre premier titre (pourtant l'intro de 'Claws' laissait présager le meilleur). Pour ma part, l'album prend tout son envol à partir de 'Low' et réalise un sans faute jusqu'au dernier titre, 'Reverb of the New World', qui est magistralement bien orchestré. Alors non, la machine 1000mods ne s'est pas enrayée, mais elle a juste eu du mal à garder toute la puissance de "Super Van Vacation". Les grecs nous offrent un album ayant ses faiblesses mais aussi ses forces. Cependant, après m'avoir propulsé dans les confins de l'Univers, je ne peux que leur pardonner...
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