Portrait #1 - Sleep


Qui mieux que Sleep pour inaugurer cette nouvelle chronique ? Pour être honnête, je voulais commencer avec les britanniques d’Electric Wizard, mais je me suis dit que commencer par la bande d’Al Cisneros était peut-être aussi bien, tant ils sont encore adulés par la communauté alors que le groupe n’a pas sorti un album depuis des lustres…

Difficile de ne pas connaitre Sleep quand on écoute du stoner rock puisqu’il est considéré comme une légende vivante de notre scène musicale. Vous savez, il y a des tas de groupes qui jouissent d’une excellente réputation, mais plus j’y pense et plus je me dis que personne n’est autant respecté sur la scène que ces trois gaillards. Formé au tournant des années 1990, Sleep s’est fait connaitre grâce à l’explosion du grunge lorsque des tas de groupes redécouvraient la joie du son fuzzé. Composé à l’origine de Matt Pike à la guitare, Chris Hakius à la batterie et d’Al Cisneros à la basse et aux chants, le groupe s’est forgé une réputation en sortant Holy Mountain en 1992 : un album considéré comme un classique du genre et l’un des dix commandements sur la tablette du stoner rock. Impossible de ne pas apprécier les riffs du groupe sur des titres tels que ‘Dragonaut’, ‘Holy Moutain’ ou encore ‘From Beyond’ : c’est le genre de morceaux qui vont vous faire aimer tout ce qui est gras et lourd.

Malgré ce mythique album, la bande de Cisneros ne rempile pas pour un second album dans la foulée et il faut attendre 1995 pour les voir retourner en studio pour enregistrer Dopesmoker. Cependant, quand on propose une seule chanson de plus d’une heure, on peut comprendre pourquoi London Records – leur maison de disque – n’a pas voulu commercialiser le concept tant c’était risqué. Alors, ils retournent en studio pour adapter le travail et le sortir en plusieurs pistes sous le titre de Jerusalem. Chose improbable, le label ne voulait toujours le commercialiser ce qui a mené à la séparation du groupe en 1998, Jerusalem sortira en tant que bootleg officiel par la bande de Pike. Malgré la séparation de Sleep, Dopesmoker sort finalement le 22 avril 2003 avec le label Tee Pee Records, Cisneros communiquera qu’il est plutôt satisfait que cette édition soit plus proche du travail original effectué près de huit ans auparavant. 

Le groupe se reforme en 2009 à l’occasion de deux concerts à Londres et joue pour la première fois un nouveau morceau ‘Antarcticans Thawed’ issu des sessions d’enregistrement de Dopesmoker. Depuis, le groupe continue de faire des concerts mais fournit très peu d’enregistrement en dehors du single Clarity sorti en 2014. Depuis, tous les fans de stoner rock brûlent un cierge pour voir arriver un nouvel album du groupe ; qui sera sans doute considéré comme le nouveau messie de la scène.

Grâce à ses deux albums considérés comme mythiques, Sleep est devenu comme l’un des piliers du stoner rock et ses membres sont éminemment respectés, Matt Pike a bien droit à des memes internet sur certaines pages web tout comme Al Cisneros. Sleep est aussi le groupe qui a sans doute affilié stoner rock et marijuana : ils ont quand même préconisés à un producteur d’Earache Records de fumer de la weed avant d’écouter leur démo pour mieux profiter de leur son…

Sleep en quelques dates:
  • 1990 : formation
  • 1992 : sortie de Holy Mountain
  • 1998 : séparation
  • 2003 : sortie de Dopesmoker
  • 2009 : reformation
  • 2014 : sortie du single Clarity