Dopelord - Children Of The Haze | Review



On retourne en Pologne pour la nouvelle galette de Dopelord, un moment fébrile tant le teaser m'a fait une très bonne impression mais bon il est temps maintenant de voir ce qu'il a dans le ventre. Enfiles tes moufles Germaine c'est parti!

Navigator est le premier titre de ce nouvel opus des polonais de Lublin. Dès les premiers instants on sait qu’on est en territoire connu : deux après ‘Black Arts, Riff Worship & Weed Cult’, Dopelord montre toujours qu’il maitrise son sujet. Les guitares volent  de ci de là seulement pour s’unir de temps à autre en gros riffs éléphantesques à même de vous clouer au sol. Le morceau signature du groupe, tant dans sa lourdeur que dans le culte de la fumée sacrée qui résonne dans ce titre. De plus, même le titre, Navigator, porte bien son nom, car il accueille les fans avertis, et autre amateurs de stoner doom à poursuivre le voyage dans les méandres de cet album, tel les sirènes entrainant Ulysse à sa perte.

Allez on démarre l’originalité et la prise de risque du groupe avec Scum Priest. Un morceau qui s’ouvre avec une  batterie clinquante. Le titre beaucoup plus métal qu’à l’habitude, une voix éraillée qui n’est pas sans rappeler  Dopethrone et son titre Scum Fuck Blues. Est-ce un clin d’œil des polonais pour les québécois ? Une union des deux disciples de la Dope ? Je vous laisse juger. A noter également la basse dantesque et le solo ultimate badass qui clôt ce titre.

On se calme un peu avec le titre éponyme Children of the Haze. On  retrouve le son Dopelord mais plus mature, la partie chantée est plus important qu’à l’accoutumée, les riffs sont moins lourd et donne un petit côté heavy metal qui n’est pas pour nous déplaire.

La maitrise des polonais continue sur Skulls and Candles. Les riffs droniques du début cède peu à peu la place à un son très typé Black Sabbath, un peu comme si Tommi Iommi avait investi dans des pédales shoegaze tout en continuant à faire la bande son d’une messe noire, magique !

Dopelord a pris des stéroïdes


Dead Inside est vraiment un joyau, une perle, LE TITRE qui pour moi montre la nouvelle dimension que le groupe prend avec ce nouvel album.  La master class du stoner doom commence :  d’abord on heabangue, du plus haut possible au plus bas possible au rythme de la lourdeur des riffs déployés, puis on se pose pépère sur notre canap pour se remettre de cette session de déchirure de cous intense et se laisser transporter dans l’espace intergalactique.

Mais bon pas pour longtemps car la deuxième partie du morceau déboule un peu comme si votre pote vous sortez de votre canap pour vous balancer direct dans un gros mosh pit alors que vous aviez atteint des altitudes himalayesques. Oui cette partie sent la chaleur, brûlante du désert californien ou grec, qui vous botte le cul.

Pas le temps de se poser que Reptile Sun arrive. Ce morceau est taillé pour le live, et déclenche une envie de  sauter dans la fosse, en chantant le refrain à tue-tête, tout en oubliant pas d’arroser de bière les voisins desséchés. Gros breaks de fous, batterie à casser des cous, solo qui défonce que voulez de plus ?

Le mot de la fin


Un peu compliqué de se remettre d’un tel LP, dire qu’il sera dans un grand nombre de liste de fin d’année est une gageure qui n’a pas lieu d’être. Le groupe a muri, travaillé, polit son son à l’extrême, Children of the Haze est un joyau qui a sa place parmi les plus grands albums de stoner produit à ce jour.