Parfois on rencontre de drôles de personnes et c’est le cas
de Maurizio Morea qui a monté Olneya,
son projet solo de stoner instrumental. Il est tout seul à gérer tous les instruments,
le travail est colossal. Pour ma part, la première écoute de l’EP m’a convaincu
de vous écrire cette chronique !
Olneya, un projet musical à la croisée des genres
J’imagine à peine le travail que cela doit représenter de
tout faire soi-même dans un projet solo : l’enregistrement de chaque
instrument, le mixage de ces derniers, etc. Cela doit demander énormément de
temps et beaucoup d’investissement personnel pour en voir le bout ; et
pourtant certaines personnes arrivent à produire un disque qui, même s’il ne
révolutionne pas le genre, vaut le détour. Olneya
est à la frontière des genres puisque ce premier EP emprunte aussi bien au
stoner, au rock psychédélique et également au rock progressif. Côté psychédélique,
on va avoir l’ouverture de l’EP qui se pense comme un mantra – avec la présence
d’une voix grave qui résonne - un moment propice à la méditation. La deuxième
piste qui peut être vue comme un interlude au reste de l’album pose une
ambiance mystérieuse ; en même temps le titre mentionne la forêt d’Aokigahara
qui est connue au Japon comme en étant un lieu propice au suicide. Lugubre ?
Juste le temps du morceau.
La séance de méditation intérieure prend fin avec la
troisième piste – ‘Zerodue’ - qui ouvre le bal avec un riff on ne peut plus
accrocheur ! Cette troisième piste se veut sans doute comme celle qui est
la plus proche de ce qu’on peut s’attendre lorsqu’on dit que c’est du stoner :
des guitares lourdes, une batterie qui se fait entendre sans oublier la basse
qui n’hésite pas non plus à ronronner ! La quatrième piste ‘Zerotre’
semble plus proche du rock progressif avec une montée en puissance de la partie
rythmique et une lead-guitar qui
semble très travaillée où chaque note n’est pas là par hasard. Le résultat me
plait un peu moins que les précédents titres, mais c’est aussi parce que j’ai
du mal à apprécier les sons qui se veulent « progressifs » ! En
revanche, le morceau qui clôture l’EP se concentre davantage à envoyer du lourd
dans vos tympans, le tout porté par des solos de très bonne facture qui vont
vous envoyer au loin ! Mention spéciale au mixage de la batterie qui est juste
génial et qui contribue énormément à l’effet très lourd de ce titre.
Que faut-il en retenir ?
Pour un premier EP qui ne prend pas trop de risques, on peut
dire qu’Olneya fait un début
prometteur. Si vous êtes particulièrement friands de stoner instrumental je
vous conseille d’aller y jeter une oreille, en revanche si vous apprécier plus
l’instrumental qui se compose de jams je pense que vous n’allez pas trop
apprécier. Au final, il vaut quand même le détour et on espère que le projet Olneya va sortir quelques nouveaux
titres cette année après nous avoir mis l’eau à la bouche !