Abordé lors du dernier podcast sur la scène de stoner
polonaise, Weedcraft est groupe de
doom stoner aromatisé à la sauce instrumentale. Ils se sont fait connaître avec
un premier EP composé de seulement deux titres qui dévoilait déjà le potentiel
du groupe à faire planer ses auditeurs. Un an plus tard, voilà qu’ils
enregistrent leur premier album intitulé « Satan’s Weedcraft Heavy Spliffs », on peut alors se demander
si la magie opère toujours. La réponse ci-dessous !
Satan's Weedcraft Heavy Spliffs, pionnier du doom stoner planant.
Les polonais de Weedcraft
se sont fait connaître notamment pour leur musique psyché lourde qui est très
planante et pouvoir écouter enfin d’autres pistes que celles de l’EP était
quelque chose que j’attendais particulièrement : dès que Bandcamp m’a
notifié que leur nouvel album était en ligne, quelques dizaines de secondes
plus tard il était acheté, téléchargé et fin prêt à être écouté. Et purée,
quelle entrée en matière avec le titre ‘Life’s Good’ qui est sans nul doute le
morceau maître de cet album. Allez savoir pourquoi, mais ce morceau est
parfaitement maitrisé avec un équilibre parfait entre les moments
« doux » et ceux qui se veulent plus « lourds ». Quand on
mixe les deux, cela donne une partie rythmique qui ancre vos jambes dans le
sol, pendant que les solos de guitare envoient votre tête dans les nuages. On
pourrait presque le qualifier de morceau érotique par moment lorsque le rythme
se calme avant d’envoyer un solo tout simplement magnifique ; notamment
lors de l’interlude autour de la troisième minute…
Les titres suivants ‘Heavy Spliffs’ et ‘Satan/Fuzz/Weed’ nous
rappellent à l’ordre : il est l’heure de s’en fumer un pendant que des
riffs bien lourds accentuent cet effet d’enracinement dans le sol pendant que
notre tête se contente juste de se dandiner de haut en bas. Le premier m’a
surtout fait rappeler à quel point l’héritage de Black Sabbath se fait sentir dans le doom puisqu’on a cette petite
impression d’écouter des riffs composés par Maître Iommi en personne !
‘Satan/Weed/Fuzz’ fait sans nul doute référence à l’un des t-shirts qui était
vendu au Red Smoke Festival, mais peut être plus précisément à Green Asylum qui était l’ancien nom de Weedcraft. Ce titre reste dans la même
veine que le précédent avec une partie rythmique toujours aussi lourde ponctuée
de moments plus légers portés par des guitares aux accents célestes.
Enfin « Satan’s
Weedcraft Heavy Spliffs » se termine par le titre ‘Freedom 35’ qui,
comme le premier titre, à une ambiance particulièrement bien travaillée où le
détail vient finalement au premier plan comme les petites notes du début du
titre. De même avec les extraits sonores (sans doute de film ?) qui
arrivent vers la fin du morceau, c’est le genre de petit détail qui compte
énormément et montre à quel point les gars de Weedcraft maîtrisent parfaitement leur composition. On retrouve
dans ce morceau un superbe interlude qui va vous faire planer très loin ;
c’est d’ailleurs souvent ces moments qui sont marquants dans les titres de cet
album.
Que faut-il en retenir ?
Avec « Satan’s
Weedcraft Heavy Spliffs », les polonais de Weedcraft signe un premier album très encourageant pour la suite.
On ne peut que saluer la maitrise et la composition des morceaux ; chaque
détail et chaque élément sonore trouvent parfaitement leur place pour que l’auditeur
puisse s’évader lors de l’écoute. La maitrise technique et musicale démontre que
le groupe peut aisément se passer d’un chanteur ; les instruments sont
bien plus parlants à l’auditeur que de quelconques paroles. Jamais un groupe n’a
aussi bien porté son nom et je vous mets au défi de me prouver le contraire
après avoir écouté « Satan’s
Weedcraft Heavy Spliff ».