Demon Head, un groupe qui ne me laisse pas de marbre. Personnellement
depuis que j’ai démarré Bandcamp et l’exploration de l’underground, les danois
représentent la gemme, l’El Dorado à jamais rêvé. Cela s’explique grandement
par l’effet et la qualité de leur premier opus, ‘Ride the Wilderness ‘: un
doom occulte, inspiré du tout début du genre mais accompagné par un groove qui
donne un aspect chaleureux à l’univers sombre dépeint dans leur titres.
En résumé c’est avec une certaine frénésie que j’attendais ce ‘Thunder on The Fields’.
Dès les premières
notes de Menneskeaederen le style caractéristique du groupe émerge :
Basse groovy, guitare bluesy et un peu lugubre à la fois, le chant particulier de
Marcus Ferreira qui…chante en danois. Même si le titre est traversé par des
moments plus sombres, ce morceau sonne plus positif qu’à l’accoutumée.
Impression confirmée par le très
seventies We are Burning qui prend sa
suite. Pas de coupure entre les morceaux
et si on garde des paroles sombres, l’ambiance de ce titre se rapproche
grandement à ce qu’on peut entendre dans les scènes revival scandinaves. Le
groupe y piochant une inspiration, le corrompant pour en faire quelque chose de
démoniaque et d’unique.
Thunder on the fields,
titre éponyme de l’album arrive. L’orage
est là, le rythme se fait plus lent. Jeppe
Wittus et sa batterie sont le tonerre, répondant coup pour coup aux riffs
foudrayant des guitaristes Thor et Birk . Un titre plus doom, tout en ne l’étant pas complètement.
Il se rapproche un peu de Ride The Wilderness,
de l’album précédent, simplement sauvage.
Older Now, comme We are Burning n’a pas d’intro. On reste dans un morceau classique
du groupe, naviguant entre l’occulte et le groove pour notre plus grand plaisir.
Thunder on the fields, entre maturité et fougue
Hic Svnt Dracones s’ouvre sur un son de cloche au loin et une
guitare acoustique. Le décor est posé, on s’attend à une messe noire mais non. Le groupe n’est jamais là où on l’attend
et le titre explose dans une folle énergie laissant penser à une cavalcade en
motos. Les incantations au démon sont ici liées à la vitesse et une certaine
idée de liberté. Un petit break contemplatif, on pose la moto, on contemple l’horizon
et la course reprend de plus belle. Cependant celle-ci semble mal se terminer.
Pourquoi ? Parce que Gallow’s Omen
arrive. Le titre doom par excellence, dans la veine des premiers Pentagram. Le rythme est lent, l’ambiance lugubre, macabre, ce morceau sonne comme
une condamnation à la pire des sentences.
Tout n’est pas
sombre puisque cette construction deux a deux de l’album aboutit à Untune The Sky. Un titre calme,
contemplatif je dirai au regard du reste de l’album. On visualise les étendues
sauvages battues par un froid mordant. Le groupe donne l’impression de jammer,
de se laisser posséder par leur musique, apaisés des tumultes des autres
titres.
Que faut il en retenir ?
‘Thunder on the
Fields’ est la marque d’un son acquis et travaillé pour Demon Head. Le groupe a gagné la maturité pour ingérer les
différentes inspirations le traversant, pour aboutir un album unique. Le démon est sorti de
sa caverne cette année et est prêt à faire trembler vos chaumières à coup de
riffs lucifériens.