Le bonheur tient à peu de choses. En l’occurrence, ici, le
bonheur se trouve être de retour de vacances, de fouiner sur Bandcamp et de
tomber sur une pépite. Vous savez, le genre de pépite dont on tombe
instantanément amoureux pour peu qu’on aime déjà le genre musical. « Starsplit » est un split entre deux
groupes allemands que sont Cosmic Fall
et Aphodyl. Je vais être franc avec
vous en vous disant que je connaissais vaguement le premier et que le deuxième
m’étais totalement inconnu jusqu’à l’écoute de cette collaboration. Et quelle
collaboration...
« Starsplit », une invitation pour un grand voyage au cœur du psychédélisme
« Starsplit »
c’est avant tout une jaquette accrocheuse, aguicheuse et sans-chichi pour l’homme
que je suis : ça parle de voyage spatial et donc j’avais déjà l’eau à la
bouche dès le premier regard. Deuxio, là où j’ai su que j’allais dans une
valeur sûre, c’est quand j’ai regardé la durée des titres qui excède tout le temps la dizaine de minutes. La durée minimale pour bien se mettre en condition
du grand voyage qui s’annonce. Les deux premiers jams – ‘Overhead Intelligence’
et ‘Blues at CME’ - sont de Cosmic Fall
qui n’y va pas par quatre chemins pour vous arracher de la surface de la Terre.
A grands renforts de lignes de basses lancinantes, de fuzz et de wah-wah, le
groupe parvient à vous propulser dans l’immensité intersidérale. Là-haut, on se
laisse bercer par la musique qui sait surprendre son auditeur par des
changements de rythme ou bien plus simplement en balançant un solo de guitare pile
au bon moment pour magnifier ce voyage. Difficile pour moi d’en dire plus
puisque c’est typiquement le genre de musique qui peut parler aux uns et pas du
tout aux autres.
La seconde partie du split, qui se constitue de deux jams
intitulés simplement ‘Jam 1’ et ‘Jam 2’ composés par Aphodyl, se montre d’autant plus surprenante. La première chose qui
frappe c’est le côté psychédélique très différent de la première partie
puisqu’il se montre beaucoup plus terrien, plus dur en somme et quelque peu
perturbant. Ici on évolue clairement dans l’improvisation la plus totale avec
des claviers, des solos de guitare qui vont et viennent et des interludes qui
se montrent très étranges. On est ici en présence dans une sorte de rock psyché
à tendance garage avec des sons inhabituels. J’ai toujours un peu plus de mal
avec ce type de rock psychédélique, mais à ma plus grande surprise, plutôt que d'arrêter d'écouter, ca m'a rendu curieux, comme si j'avais le besoin d'aller jusqu'au bout de ces jams. Au final, après plusieurs écoutes, on se
laisse facilement guider et surprendre par la musique qui sait toujours se montrer imprévisible.
Que faut-il en retenir ?
Avec « Starsplit »
vous êtes en présence d’un album ayant deux conceptions distinctes du
psychédélisme. Pour Cosmic Fall, c’est
avant tout vous faire voyager dans l’immensité spatiale à la recherche des
astres. Vous savez, comme quand pendant les nuits d’été on se prend à regarder
la voute céleste et s’imaginer de se rendre sur l’une des planètes qui nous
entourent ou bien tout simplement voguer à travers d'autres galaxies. Cosmic Fall y
arrive à merveille. Aphoxyl, lui va
plus faire dans la tendance psychédélique pure et dure. Comme si vous arriviez
à destination de votre voyage spatial, sur une planète inconnue mais dont l’air
est comme empli de LSD. Vous allez devoir vous perdre dans les méandres des
jams pour tenter d’en ressortir indemne. « Starpslit » est l’une de ces très bonnes surprises de l’été,
un album qui laisse votre imagination jouer avec la musique et ce, pour notre
plus grand plaisir. Je ne peux que vous recommander de vous lancer dans ce grand voyage...