Dvne - Asheran | Review


En me promenant sur Bandcamp, voilà que je tombe sur un groupe nommé Dvne qui venait tout juste de publier leur nouvelle album ‘Asheran’. Leur description faisant référence à un concept album mélangeant des thématiques SiFi et environnementales, il en fallut pas plus pour m’inciter à appuyer sur le bouton Lecture.

Asheran, une épopée musicale moderne


Dès les premières notes de The Crimson Path le voyage commence. Un accord accrocheur à la basse de la part d’Allan Patterson, une mélodie entêtante qui se déploie jusqu’au premier gros break, l’évasion est là. Un trait original du groupe est la présence de deux chanteurs : Dan Barter pour les growls et Victor Vicart pour la voix claire. L’alternance ou l’union de ces deux chanteurs enrichit les différentes séquences que le groupe déploie tout au long du titre. Si l’on souhaite discuter des influences, Mastodon et Elder sont là et s’entendent  mais Dvne laisse déjà entrevoir son style. Juste le riff d’ouverture et de clôture de The  Crimson Path est le foie gras de qualité servi en apéritif qui donne plus qu’envie de poursuivre le voyage.
Viridian Bloom est calme. De l’eau, une ambiance post rock Un morceau représentant un peu l’espoir et  tout sorte de sentiments positifs. Enfin jusqu’à l’arrivée des growls de Dan qui est là pour réveiller l’auditeur qui se serait un peu trop égaré dans ses rêveries. 
Viridian Bloom s’emballe, change de caractère, devient plus dur, plus métallique. Le titre qui va servir de tremplin au morceau suivant Thirst.
Car Thirst est brutal. Très. Growl puissant, tempo super rapide Dvne ne fait pas dans la dentelle dans ce morceau Mention spécial au batteur Dudley Tait, qui démarre en trombe le morceau avec des blasts beats que l’on retrouverait plutôt dans le black métal. Ce morceau est un peu le miroir inversé du titre précédent, la violence du morceau a englouti les éléments calmes entrevus dans Viridian Bloom, Dan est plus en devant que Victor. Mais l’apaisement revient  dès la moitié du morceau comme le calme au milieu tempête et nous permet de reprendre son souffle même si cela ne sera que de courte durée.

Notre périple se poursuit avec Descent of the Asheran et Sunsets Grace. Les deux titres ont une ambiance post rock plus affirmée que sur les autres morceaux de l’album .Les guitares sont aériennes et célestes seulement contrebalancées par la lourdeur et le découpage effectuée par la partie rythmique. Au niveau des différences, Descent of the Asheran se voit équiper d’une guitare acoustique et une atmosphère qui évoque une prière d’abord racontait par Victor puis qui se voit rejoint  par Dan, les deux entités du Ying et Yang s’unissant pour renforcer leur clameur. Sunsets Grace est plus lent, plus léger et seulement instrumental, une promenade envoutante.Cependant la noirceur revient avec Rite Of Seven Mournings. Des riffs dooms éparpillés ici et là, Dan et Victor s’époumonant, il s’agit probablement du titre le plus sombre et lourd de l’album.Edenfall est plus contemplatif et combatif, la voix claire de Victor se faisant accompagné au chant par Jenni Sneddon, leurs voix s’unissant pour lutter contre les growls noirs de Dan.
L’orgie musicale a un synonyme :
Scion.  Le morceau progressif par excellence, dense et complexe à analyser tellement les gars de Dvne sont insaisissables. C’est peut-être cela le style Dvne justement, changer  souvent de séquences et de styles qu’il en est superflu à vouloir découper, disséquer les titres et qu’on devrait mieux se laisser porter par les compteurs écossais.

Que faut-il en retenir ? 



Après une heure, nous voilà sorti de l’odyssée musicale proposé par Dvne. Les écossais ont sublimés le talent entrevus lors des précédents albums  et ont pris le pari de sortir ‘Asheran’ en 2017 en même temps que deux monstres du genre. Pari gagnant car en trouvant le dernier Elder un peu boursoufflé et un Mastodon en deçà de leurs anciens albums,  Dvne débarque dans l’arène  avec un album concept exécuté d’une main de maitre et montre qu’il faudra désormais  compter sur eux.