Les polonais de Red Scalp remettent le couvert cette année en nous sortant « Lost Ghosts » dont on a pu mettre les mains dessus avant sa sortie, prévue pour le 31 octobre prochain. Après un premier album très efficace, je peux vous dire que ce nouveau cru était attendu à la rédaction surtout après avoir eu un aperçu lors du Red Smoke Festival 2017 ! Avec « Lost Ghosts » le groupe apporte une pierre supplémentaire à la scène stoner polonaise qui est l’une des plus prolifiques en Europe. Explications.
« Lost Ghosts », une épopée musicale qui vient confirmer la place de Red Scalp dans la scène de stoner européenne
L’album s’ouvre sur le morceau ‘Portal’ qui met tout de suite dans l’ambiance ; et cette dernière est particulière puisque c’est comme si on se préparait à une bataille où la mort ne serait que la seule issue possible. La confrontation devient évidente, les riffs arrivent à grande vitesse et nous voici captifs d’un tourbillon sonore où la basse et la batterie règnent en maitre. Inutile de résister, il faut juste se laisser porter par le mur retentissant qui va nous guider jusqu’au champ de bataille. Avec ‘Faces’ nous voici, moi et ma tribu indienne, sur le champ de bataille. Au loin, on peut voir nos ennemis, montés sur leurs montures et armés de leurs fusils. L’écho d’une voix se fait entendre dans les airs, pour nous c’est le signe qu’il faut lancer l’assaut ; nous fonçons vers nos ennemis tandis que les riffs pleuvent au-dessus de nos têtes. Un solo de guitare nous galvanise, comme si nous étions certains de remporter cette bataille. Solo de guitare on ne peut plus parfait avec un côté épique qui donne une dimension héroïque à ce titre.
Mais le titre éponyme de l’album, à savoir ‘Lost Ghosts’, sonne comme le glas de cette confrontation. Je vois mes frères tomber les uns après les autres sous les balles de nos ennemis. C’est l’hécatombe. J’entends à nouveau cette voix, celle de Jedrek de Red Scalp, qui colle parfaitement à cette ambiance quelque peu mélancolique. Les riffs toujours aussi lourds continuent de tomber sur le champ de bataille jonché de cadavres tombés sous les balles. Un saxophone se fait entendre dans les airs, chose quelque peu surprenante au milieu de ce déluge de riffs ; si la chose peut sembler incongrue à la première écoute, l’instrument trouve bien sa place dans cet album. On peut saluer le tour de force du groupe à intégrer un tel instrument dans un disque de stoner doom. Et que dire de l’emballement du morceau vers sa moitié ? C’est un véritable régal pour les oreilles qui sont bercées par différents instruments ; et puis revient à la charge le riff du début de morceau pour conclure le morceau clé de cet album. Un sans-faute.
Les choses continuent de plus belle avec ‘Mantra Bufala’. Red Scalp nous prouve une fois de plus sa faculté à créer des ambiances mystiques portées par des riffs. On sent que quelque chose est en train d’arriver mais impossible de prédire à quel moment. Et d’un coup un solo de guitare tonitruant arrive de nulle part tandis que la basse et la batterie continuent d’alimenter le tsunami sonore. Des voix indiennes se font entendre, ce qui ajoute un petit côté fédérateur à l’ensemble musical. On s’imagine aisément la piste en concert avec une foule qui sera facilement galvanisée par l’ensemble. L’album se ferme sur la piste ‘With the Wind’ qui semble poser les choses au premier abord mais qui se montre tout aussi enivrante que les autres pistes. On retrouve toujours cette faculté à balancer des riffs lourds très efficaces, une voix toujours aussi galvanisatrice et la présence d’un saxophone qui a toute sa place dans cet ensemble musical. Mention spéciale aux solos de guitare qui sont juste majestueux dans ce morceau, et qui ont la capacité à transporter l’auditeur dans une autre dimension.
Que faut-il en retenir ?
Red Scalp nous surprend une seconde fois avec « Lost Ghosts » ; un album qui vient consolider les bases du groupe, notamment au niveau de la qualité des riffs, mais qui apporte une fraicheur sur l’ensemble avec une prise de risque quant à l’ajout d’un saxophone qui trouve parfaitement sa place. On savait depuis quelques années que la scène de stoner polonaise était à surveiller de très près, mais on peut dire qu’elle se distingue très nettement des autres scènes de stoner européennes grâce à la qualité des productions qui sont sorties cette année. Avec « Lost Ghosts » on peut aisément dire que Red Scalp confirme davantage son statut au sein de la scène de stoner européenne. Sans aucun doute l'une des bonnes surprises de cette fin d'année !