Après un premier album, "Belfri", sorti en 2016, voici le grand retour du groupe Italien Messa pour ce printemps 2018. Un retour attendu par beaucoup, tant le groupe commence à se faire un nom à travers la scène Doom Européenne. Les Transalpins nous offrent ici un concept album autour de l'introspection et la symbolique rituel de l'eau. Ont-ils réussi à pousser encore plus loin leur "Scarlett - Doom" ? C'est ce que nous allons voir.
"Feast For Water", un périple en eaux troubles
L'album s'ouvre sur 'Naunet" intro ambiante mélangeant du violoncelle, des bruits aquatiques et se finissant sur un bruit blanc. Attention à l'écoute au casque tant la piste se termine dans un bruit assourdissant! Après cette mise en bouche particulière, vient 'Snakeskin Drape', morceau faisant la part belle à la voix particulière de Sara avec un premier couplet porté uniquement par elle et un riff simple, le tout noyé dans de la reverb. Un coup sur la caisse claire et le morceau s'emballe dans un mélange psyché/doom des plus efficaces. Vient ensuite 'Leah", le premier single, alternant couplets doux /planants et refrains scandés plus brutaux, se finissant dans un sublime solo et des chœurs féminins en soutien du chant principal. Voici enfin le retour de la vraie force de Messa : le mélange des genres.
Pour illustrer mon propos, je vous propose d'écouter les pistes jazz/doom 'The Seer' et "She knows/Tulsi". La première chanson, est composée autour d'une batterie omniprésente et d'un riff hypnotique . Quant à la seconde, composée en 2 chapitres (pour une durée plus de 14 min), elle est un énorme mélange d'abord très smooth/lounge avec des passages au claviers au son 70's, puis vient une rythmique black métal (!) afin de terminer le morceau dans une assourdissante cacophonie. La seconde ramification nous embarque à son tour dans un univers au tempo martial qui se paye le luxe d'un solo de saxophone très érotisant, un véritable délice à écouter. Vient les deux derniers morceaux , 'White Stains' au doom plus traditionnel quoique nappé encore de claviers, et 'Da Tariki Tariqat" à l'ambiance arabisante amenée par des violons et percussions et concluant l'album avec des notes de guitares très légères.
Que faut-il en retenir ?
Messa nous offre ici un album aux ambiances complexes, avec des morceaux toujours au cordeau, dans une espèce de dissonance éthérée. Le chant tendu flirtant avec les limites, le groove jazzy et les compositions fouillées font de cet album encore un prétendant à mon top de fin d'année. En un mot : "Grazie" !