Bon je vais faire l'intro très courte. J'ai pris la baffe de l'année et voici pourquoi.
Karkara est un reptile. Tel Ka du Livre de la Jungle nous hypnotise d'entrée avec cette mantra et ce didgeridoo qui ouvre Proxima Century. Mais là on en s'attend à un trip méditatif le groupe garde une tension de part ces woooo qui amène un riff péchu. Très vite tel un footballeur on remarque que le groupe est spécialiste des contre-pieds. Que cela soit par ces changements de rythme ou d'ambiance les variations sont permanentes et frénétiques, les moments calmant et médidatifs ne sont pas l'appanache du groupe.Camel Rider ou The Way sont d'autres exemples du sens de la surprise du trio toulousain.
Mais bien la clef de voute du groupe, là où réside leur virtuosité c'est dans l'incorporation de sons orientaux. Que cela soit plus discret et noyés sous une disto vombrissante comme dans The Way,éclatant comme dans Camel Rider ou enfin enchanteur dans Cristal Gazer le groupe nous fait voyager dans ses pays éclatants. Les influences s'entendent, on attrape dans Camel Rider des touches de King Gizzard ou Joy Divison mais rien de flagrant. Bon je reviens souvent sur Camel Rider mais ce titre est le coeur de l'album : un début hypnotique et vaporeux puis voilà un riff Rai (oui oui Rai) qui vient surprendre l'auditeur en plein trip pour le déposer en plein désert. Et voilà le titre qui fonce à mille à l'heure entre les dunes.
Into the Orchards et Crystal Gazer sont également une merveille. Là où Karkara nous a proposé jusqu'à présent une entrée pyché puis des éléments orientaux incorporés qui s'agrègent au fur et à mesure des titres, ces deux morceaux font l'inverse. On se retrouve sur un riff enchanteur et doux, qui tel un arbre ouvre ses branches et agrègent de plus en plus d'éléments psychés pour atteindre toute sa splendeur. Les toulousains ont aussi d'autres cordes à leur arcs : un didgeridoo sur plusieurs titres, des percussions supplémentaires et même des éléments de Surf Rock, sur Jedid notamment, viennent épicés et là les différentes pistes de ce Crystal Gazer.
Il faut aussi saluer la classe des musiciens. Le guitariste est le peintre celui qui colore la toile, alternant les couleurs orientales et krautrock avec brio. Mais si celui ci peut aussi bien s'exprimer c'est que le cadre donné par la rythmique est spectaculaire. Bon Dieu j'adore ce batteur, nombre de passages psyché gardent toutes leurs tensions grâce à ce dernier, il est la toile sur laquelle les deux autres peuvent s'exprimer. Enfin le bassiste est l'ombre du guitariste, appuyant, accentuant les couleurs jettés sur la toile, leur donant toutes leurs caractères. J'allais oublier mais le chant à la Ian Curtis est atout considérable pour Karkara : lançant les hostilités riffiques via ses wooohoo, appuyant le trip acide comme sur Cristal Gazer ou au contraire refroidissant l'auditeur avec ses intonations robotiques.
Ca ne m'arrive pas souvent de rester autant sur le cul après avoir nonchalamment lancé la lecture d'un nouveau groupe, surtout aussi jeune. Il est encore plus rare quand ce dernier se retrouve être joué en boucle pour toute une journée ( et la semaine bientôt). Le talent du groupe est gigantesque, leur terrain de jeu immense. Karkara je ne sais pas ce que l'avenir vous réserve mais j'espère que des centaines de fans seront emportés dans votre univers et que sans peine vous vous retrouvez en haut de l'affiche. Vous le méritez !
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