C’est à l’aube du troisième millénaire que les suédois de Lowrider ont sortis « Ode to Io », un album de stoner
dans la droite lignée de ce que faisait les californiens de Kyuss qui, avec le temps, est devenu
culte. Propulsant le groupe en Europe pour défendre leur nouveau venu, ce
succès immédiat a peut-être été trop dur à encaisser pour le groupe. Suite à
cela, le quatuor fait des apparitions sur des splits mais aucun album en perspective
avant de se séparer.
C’est vers le tournant des années 2010 et l’avènement de
la scène européenne que le groupe se reforme pour une tournée de concert. Dès
2014, ils prévoient d’enregistrer un nouvel album mais les choses ne semblent
pas se passer comme prévu ; le projet prend du retard et semble même au
point mort. Il aura fallu attendre 2020 pour poser ses esgourdes sur « Refractions », le nouvel album de Lowrider. Si j’étais un tantinet
inquiet à l’écoute au vu des difficultés du groupe à l’enregistrer, les
premières écoutes ont clairement dissipé cette inquiétude. « Lowrider is back motherfuckers ! ».
« Refractions », un album empreint d'une grande classe
Les premières notes de ‘Red River’ nous rappellent
directement ce son propre aux suédois : dans la droite lignée de Kyuss tout en étant un peu plus « propre ».
Le riff est direct et puissant et vient se cogner à nos tympans tel un
uppercut. Véritable titre à faire headbanguer, ‘Red River’ se positionne d’emblée
comme un excellent titre avec un interlude qui calme les ardeurs… avant de se
reprendre une bonne fois pour toute l’immense lourdeur qui se dégage de
morceau. S’enchaine ‘Ode to Ganymede’ – clin d’œil au premier album – qui démarre
d’une façon plus spatiale tout en étant porté par des fûts omniprésents. Puis
vient un riff monolithique empreint d’une très belle lourdeur qui s’oublie le
temps de faire parler les pédales wah-wah pour mieux revenir par la suite. ‘Sernanders
Krog’ sonne comme un titre à écouter lorsque la route semble interminable ;
long de huit minutes, le titre aborde une facette hypnotique qui nous plonge
quasiment dans un état de transe…
‘Ol Mule Pepe’ va vous faire sortir de votre torpeur pour
venir vous percuter de plein fouet. Hors de question de s’endormir au volant,
ce titre va vous faire appuyer sur l’accélérateur jusqu’à s’en donner des
frissons sur l’autoroute. Je vous préviens, Lowrider décline toute responsabilité en cas d’arrestation pour excès
de vitesse ; mais il est vraiment dur de résister à aux guitares fuzzées
et à la lourdeur grasse qui en découle ! ‘Sun Devil/M87’ ne devrait
toujours pas vous faire ralentir au volant de votre Chevelle SS de 1968. Le
moteur continue de vrombir, crachant ses plus de quatre-cent chevaux pour vous
donner le plaisir que vous souhaitez. Enfin, le voyage prend fin avec ‘Pepe
Rider’, un titre de onze minutes, qui vient clore de la plus belle des façons
cet album « Refractions ».
Que faut-il en retenir ?
Vingt ans c’est long. Mais « Refractions » permet
au groupe Lowrider de revenir sur la
scène stoner européenne par la grande porte. Un album empreint d’une certaine
classe et qui montre que ce groupe a un véritable savoir-faire ; une
signature sonore qui se reconnait dès les premières secondes. Quel plaisir d’écouter
un album aussi bien ficelé que « Refractions », un album honnête
de la part des suédois de Lowrider
qui est plus moderne que « Ode to Io » mais qui conserve l’essentiel
de l’identité du groupe. J’ai hâte d’être au Desertfest de Berlin pour les voir
défendre ce nouvel opus !
1 Commentaires
Très belle chronique. Juste la dernière piste s'appelle Pipe Rider et pas Pepe Rider. J'aime ton style d'écriture et la façon dont tu écris subtilement chaque piste de cet excellent opus !
RépondreSupprimerJ'ai un blog de critiques aussi et je viens justement d'écrire un post sur cet album ! www.leblogdeddy.com
Cheers !