Cela fait déjà plus de trois ans que nous avions été parmi les premiers à avoir mis en avant le groupe argentin IAH. Évoluant dans la sphère du stoner-psyché instrumental, le trio s’est notamment fait remarquer par la maîtrise de ses compositions. Et ce troisième album ne déroge pas à la règle. Explications.
Un voyage sonique aux confins de l’espace et de son for intérieur
Avec une introduction comme on en entend trop rarement, ‘Uaset’ pose les bases en quelques secondes. Le titre d’une durée de 11 minutes prend le temps avec son auditeur pour l’emmener progressivement vers un voyage aux sonorités variées. En effet, le morceau prend plusieurs facettes allant du prog-rock au psych en passant parfois par des sonorités « metal ». Et c’est justement ce savant mélange des genres qui fait la force du titre, mais non seulement de l’album. Car le second titre ‘Raju’ nous porte directement dans des canyons creusés par de puissants riffs de guitare. Il y a quelques moments de répits dans cette traversée avec des passages aériens, agréables voire presque « doux ». ‘Cilene’ accentue encore plus le côté abrasif des riffs tout en ayant une lourdeur certaine qui ferait penser à un titre des américains de Elder ; impression qu’on retrouve au milieu de la piste ‘Ennui’.
Vous l’aurez donc compris, la grande force de ce troisième album du trio argentin c’est cette capacité à alterner les moments lourds avec ceux qui sont volatiles. Le groupe s’est fait connaître pour ça, mais ils sont entrain de mettre la barre très haute dans ce domaine. A cela s’ajoute un petit « quelque chose » dans la musique, dans les sonorités. Un « je-ne-sais-quoi » qui arrive à nous à faire ressentir notre sensibilité : l’intro de ‘Lo que hoy es evidente’ transperce son auditeur d’une façon assez incroyable…
Que faut-il en retenir ?
Avec « III », les argentins de IAH continuent leur percée dans un genre sous-représenté. Mais avec un tel savoir-faire, le groupe se taille une réputation d’orfèvre en la matière. Mélangeant subtilement et savamment les genres musicaux, le groupe parvient à emporter son auditeur dans un voyage sonique qui mène aux confins de l’espace, mais surtout à l’intérieur de lui-même. Car les mélodies sont tellement sublimes qu’elles transpercent littéralement l’auditeur comme pour le mettre à nu. Et c’est là le tour de force du groupe : si le deux premiers albums étaient très bons, ce troisième pousse le concept encore plus loin pour prendre les tripes. «III » appose une bonne fois pour toutes la marque de IAH dans la musique psychédélique instrumentale. L’une des plus belle surprises de 2020 et sans conteste l’un des meilleurs albums de l’année.
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