Fuzz-III | Review

 

L’automne a vu arrivé bon nombres de nouvel opus de très bonnes factures. Les groupes semblent s’être résolus à publier les albums qui auraient du faire l’objet de concert et autres tournées mais cette année maudite de 2020 en a décidé autrement.Au milieu de ces nouvelles sorties on retrouve la bande a Ty Segall : Fuzz. Cinq ans après 'II' les voici de retour avec 'III'.

 

'III' le retour de Fuzz après cinq ans d'absence

De retour ils le sont bien, ils le chantent même dès le premier titre Returning. On est de suite en territoire connu. Le chant de Charles Moothart est toujours aussi nasillard et haut perché ( à ne pas mettre dans toutes les oreilles) et le fuzz velu comme il faut. Segall est en forme et dès ce premier titre on est déjà surpris par son jeu léché de batterie.L’ensemble de l’album est du même acabit, des riffs crachotant, très peu de moments creux bref du très bon Fuzz au galop !
Les différences entre les titres se font sur des petits détails : Nothing People Groove est groovy, alternant entre guitare saturée et basse frétillante jusqu’au solo de bien foutu ; Spit se pare de la chaleur d’un QOTSA lancinant et chaud, se traînant tel un serpent libidineux sous le soleil de midi. Charles chante même plus bas donnant l’impression d’imiter le grand rouquin.
L’impression continue d’ailleurs sur Close Your Eyes où le trio donne l’impression de s’être inspiré de la période plus récente de QOTSA avec une mélodie presque pop  toute en gardant une certain touche de Fuzz. Blind To Wines va tâter lui plus dans le Hard Rock avant que la batterie vienne y mettre le boxon.

Time Collapse est mon titre préféré. Il est un des plus longs de cet album et commence sur une petite mélodie blues. Puis au fur et à mesure du morceau le trio enrichit et ajoute des éléments à la mélodie jusqu’à ce que Time Collapse se déforme sous les coups du groupe et devienne une expérience sonore riche et originale.
Mirror est l'autre piste majeure de l'album et la plus ‘bourrine’ de l’album. Un riff qui donne la niaque pour un morceau qui donne envie d’appuyer sur le champignon. A noter le jeu de Segall qui est purement magique sur ce titre !
'III' se termine sur End Returning, titre doublement facétieux : c’est le dernier morceau de l’album et donc la fin du retour du groupe mais surtout ce n’est en réalité pas la fin de l’album car End Returning, à l’image du 'Nonagon Infinity' de King Gizzard, loop avec Returning le premier titre de l’opus via Charles scandant RE-TUR-NING. Pour parler du morceau en lui même il donne l’effet d’un long jam sur laquelle on y aurait collé des paroles par la suite. A noter l’accélération punk pour terminer ce III en trombe.

 

Que faut il en retenir ?

Si je dois résumer cet album, j’ai adoré ce III de bout en bout. 'IlI' est presque aussi bon que leur premier album et est une vraie ode de Fuzz à ce son grésillant et distordu que nous aimons tous. A noter que le seul bémol pour moi c’est la pochette du groupe. Ils auraient pu nous proposer un bel artwork dans la lignée des deux premiers au lieu d’un cliché random du groupe mais bon on peut pas tout avoir et III est un excellent album à mettre entre toutes les mains. 

 

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