Originaire de Lyon, Occult Hand Order m’avait tapé dans les tympans l’an passé avec une ambiance très messe-noire-qui-se-déroule-dans-les-catacombes. L’un des points faibles de l’EP était la production avec un mixage qui manquait de « corps ». Un an plus tard, j’ai le plaisir d’être de nouveau contacté par le groupe pour la sortie de leur deuxième méfait : « The Chained, The Burned, The Wounded ». Alors, est-ce que la messe noire est sur le point de convoquer des démons supérieurs ? C’est ce que nous allons voir dans les prochaines lignes…
« The
Chained, The Burned, The Wounded », une pérégrination au milieu d’un marais embrumé...
Tandis que je me promène tranquillement dans la rue, je constate que le ciel devient de plus en plus sombre et qu’une brume commence à obstruer mon champ de vision. C’est alors que j’entends au loin un tambour et une cymbale. Intrigué, je m’efforce de la suivre pour trouver son origine. C’est alors qu’un écho de guitare résonne en provenance des profondeurs d’une cave, je décide d’y entrer malgré tout…
C’est un peu comme ça qu’on se laisse porter par le titre d’ouverture ‘Azazel’, qui fait référence à un antique démon de la Thorah (repris plus tard par les religions révélées). Dès le début, on sent cette ambiance sombre, occulte qui nous hypnotise… avant de se prendre un riff dans la gueule et une autre guitare qui hurle de désespoir. La partie chant est tout aussi hypnotique, mystique voire quasi-religieuse ! Cette alternance entre moments lourds - portés par un riff vraiment convaincant - et cette voix qui vient s’élever au-dessus de l’ensemble apporte quelque chose d’assez unique.
‘What Come After Us’ est assez déconcertant. En effet, s’il démarre avec une grosse basse bien baveuse ; la moitié du titre se voit tourné vers du heavy-psych avec des sonorités presque rassurantes… avant que les riffs issus des profondeurs des ténèbres ne refassent surface pour mieux nous rappeler à l’ordre. S’en suit d’un final avec un solo à la Jus Oborn d’Electric Wizard, mais en beaucoup mieux exécuté !
Ah bah tiens. En parlant du Sorcier Electrique, ‘Wound’ semble sortir tout droit de l’EP « Supercoven » avec son intro à réveiller les morts. Et puis ce riff, simple mais ô combien efficace ! Puis, un moment de repos pour l’auditeur. Toujours avec des mélodies à faire halluciner mon esprit pendant que la voix s’engouffre dans nos conduits auditifs… Et reviens encore ce riff qui tient absolument à rester graver dans ma tête… Un titre vraiment réussi, sans conteste le meilleur de cet EP ! Ce dernier se termine par deux titres : ‘Edwin the Wise’ qui reste dans la droite lignée d’un doom à l’accent sludge et lugubre tandis que ‘Shore’ est une balade à la guitare acoustique teintée de mélancolie…
Que faut-il en retenir ?
Un an après leur premier méfait, les lyonnais de Occult Hand Order frappent fort ! « The Chained, The Burned, The Wounded » sonne diaboliquement comme la bande son d’une messe noire profane. L’ambiance toute lugubre et sombre du disque nous emmène dans des endroits mortifères et occultes. Porté par des riffs aussi affûtés qu’un sabre japonais et une partie vocale vraiment convaincante, Occult Hand Order propose un vrai disque à la lisière entre doom, sludge et stoner. En bref, si un voyage dans des contrées embrumées ne vous effraie pas, je ne peux que vous conseiller cet excellent EP en cette drôle de période.
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