Un an après l’excellent « Under Acid Hoof »,
les grecs reviennent avec un troisième album qui s’intitule « Caravan »
dont la jaquette est toujours signée des espagnols de Bianca Studios. Leur
précédent méfait avait marqué la scène par la qualité des riffs et d’une
production vraiment séduisante. Autant dire que « Caravan »
est attendu au tournant. Alors, est-il aussi bon sinon plus que le
précédent ? La réponse ci-dessous.
« Caravan », des riffs pour les gouverner tous et dans les ténèbres les lier
Après m’être pris une grosse claque l’an passé, je peux vous
dire que « Caravan » je l’ai écouté à plusieurs reprises
car il y a pas mal de choses à dire. Dès les premières secondes, on est en
terrain connu avec ‘Berseker’ qui s’annonce avec un riff hypnotique et
efficace, mais davantage plus sombre que ce qu’on a pu entendre dans « Under
Acid Hoof ». D’ailleurs, je suppose qu’ouvrir l’album avec ce titre
qui est moins rythmé que ‘Them’ sur le précédent album est un message lancé aux
auditeurs. Et cette impression se confirme avec ‘Psychedelic Wasteland’ qui s’étend
sur plus de huit minutes avec un rythme lent tandis que la voix de Chris s’élève
à travers les cieux.
Et au bout de deux titres, on comprend davantage l’intention
des grecs d’Acid Mammoth. Les compositions reposent sur une fondation
solide : celle des riffs. Et autant vous le dire tout de suite, une fois
encore le duo père/fils nous prouve toute l’étendue de son talent. Bien qu’ils
soient simples, les riffs n’en demeurent pas moins très efficaces et percutants
à tel point qu’ils rentrent très facilement dans la tête et que je me suis vu les
siffloter bien des heures après leur écoute. Les morceaux sont forgés par les
riffs, mais il y a aussi un deuxième ingrédient magique : la qualité des
solos. Si je n’abuse, les solos sont exécutés par le père qui est un grand fan
de Black Sabbath. On retrouve donc des solos très proches voire
similaires ce que faisait Iommi chez les britanniques sur tous les titres. Cette
construction autour des riffs et des solos est soutenue par une partie rythmique
convaincante et qui porte vers le haut tout le travail effectué par le groupe.
Que faut-il en retenir ?
« Caravan » a la lourde charge de succéder à un excellent album. Il y arrive avec brio en reposant sur la charnière riffs/solos efficaces. Alors certes, on pourrait trouver à redire sur le fait qu’Acid Mammoth ne se réinvente pas, qu’il reste en terrain connu sans chercher à faire quelque chose de nouveau. Et au final, c’est peut-être le plus grand défaut de cet album. Mais pour autant, il me semble difficile de ne pas adhérer à la qualité des riffs qui se veulent plus lugubres. Personnellement, j’aurais aimé retrouver des titres plus « punchy » comme ‘Tree of Woe’, mais le groupe a voulu explorer une autre facette d’un doom plus traditionnel, mais toujours avec une grande maîtrise.
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