Tu as peut être un peu abusé du réveillon avant-hier soir ? Tu as dans ton entourage un pote chelou, avec un sweat noir et une barbe qui n’est ni plus ni moins un adepte du stoner rock ? Alors il est fort à parier qu’il t’a fait écouter quelques bons sons même si tu n’es plus en état de te rappeler des noms des groupes. Ne t’inquiète pas, je suis là pour te guider à travers les méandres des musiques lourdes et psychédéliques. Et si tu es déjà un adepte de ces genres musicaux, ça te fera une belle playlist pour démarrer cette année 2022 placée sous le signe de l’Antichrist, ni plus, ni moins…
Pose ton casque sur tes oreilles, monte le son mais pas forcément à fond ; ouvre-toi une bière et profite de ton voyage dans le stoner rock et ses dérivés… Si jamais tu as loupé la première séance, tu peux la rattraper ici !
Fu Manchu - King of the Road
J’ai eu un peu honte de ne pas mentionner les californiens dans le premier volume, il était donc obligé de commencer par eux. Fu Manchu, c’est simple : des riffs qui percutent, un chant qui n’en n’est pas vraiment un, une basse et une batterie solides et l’ingrédient secret, de la FUZZ-WAH à foison !! C’est la bande son des skateurs, des surfeurs, de ceux qui roulent en van, des motards… bref, des gens cools en somme. Après 30 ans de carrière, le groupe s’est taillé une réputation de choix dans le monde du stoner, il est considéré - à raison - comme l’un des plus emblématiques groupes de stoner rock. Leur album « King of the Road » est l’un des meilleurs et leur discographie avec des riffs lourds et percutants et des titres mémorables comme ‘Hell on Wheels’ ou bien ‘Drive’. Monte dans ta Ford Mustang, accroche ta ceinture et appuie sur l’accélérateur !
OM - Thebes
Après avoir foncé à 200 à l’heure avec les californiens, il est temps de se laisser poser par leurs compatriotes d’OM. Projet porté par Al Cisneros, bassiste de Sleep, la musique du groupe se veut plus posée bien qu’elle laisse toujours la part belle à une basse omniprésente qui prend des allures de machine sonique dans les titres. Avec ce groupe, on est dans une expérience auditive qui se veut résolument mystique et orientaliste - il suffit de voir les jaquettes des albums pour s’en convaincre - avec un imaginaire fortement inspiré par le Proche Orient et notamment les icônes de l’église byzantine. Si tu veux aller plus loin, je te recommande d’aller jeter une oreille sur leur dernier album en date (sic) : « Advaitic Songs ».
Planet of Zeus - Macho Libre
Et hop, une petite baffe dans la gueule avec les grecs de Planet of Zeus. Du heavy-rock bien énervé avec des riffs qui décrochent des mâchoires. J’ai choisi « Macho Libre » pour entrer dans la danse avec l’un des titres les plus connus du genre ‘Leftovers’. Ce titre est un condensé de ce que fait de mieux le groupe (j’aurais pu mettre ‘Vigilante’ aussi) : un bon coup de pied au cul avec leur rock dopé à la testostérone ! La scène grecque regorge de pépites et est sans conteste l’une des meilleures scènes au monde depuis une dizaine d’année maintenant.
Boris - Akuma No Uta
On s’éloigne du stoner pour s’aventurer dans les lugubres contrées du drone-metal avec les japonais de Boris. C’est normal si tu te sens un peu bizarre à l’écoute de cet excellent album qu’est « Akuma No Uta » (La Chanson du Diable en français). Ici, on laisse volontairement vibrer de manière lente les cordes de guitares avec des effets de distorsions portés à leur maximum…. Puis on part dans un registre plus « punk » dans les titres suivants avant de revenir sur des moments de contemplation auditive. On perd un peu nos repères les premières fois, mais pourtant, il reste l’un des meilleurs albums du genre. Si tu veux continuer à explorer ces contrées « droniques », tu peux te tourner vers les groupes Earth ou SunnO)))…
Brant Bjork - Jalamanta
Brant Bjork, connu également sous le pseudonyme de « Mister Cool », fut le batteur originel de Kyuss. Après avoir quitté le groupe, le bonhomme s’est taillé une solide réputation avec une carrière solo exemplaire dans laquelle il a su s’entourer d’artistes divers et variés. « Jalamanta » est son premier fait d’arme et reste à ce jour l’un des meilleurs albums qui font la part belle à un désert californien calme et spirituel, bien loin de l’agitation des villes de San Francisco ou Los Angeles. Cet album est une véritable bande son à écouter lors d’un long voyage sur la route, en se laissant bercer par le ronron du moteur de sa bagnole...
Yawning Man - Rock Formations
On reste encore en Californie, la terre natale du stoner, pour continuer à admirer les étendues désertiques à travers nos tympans. Yawning Man est considéré comme le groupe pionnier du stoner, notamment par l’influence du désert dans leur musique. A l’époque, Joshua Tree était loin des centres urbains de Californie et une jeunesse désabusée mais punk malgré tout a commencé à organiser des concerts sauvages sur les parkings ou en plein désert. Et les premiers se sont eux, notamment Mario Lalli à la basse qui a officié dans d’autres groupes. Yawning Man s’est formé à la fin des années 80 mais le premier album est sorti en 2005, soit près de vingt ans après leurs performances dans le désert. Pose toi dans ton canapé, visse le casque sur tes oreilles et profite du voyage dans le désert…
Somali Yacht Club - The Sea
Cette fois-ci, nous partons en Ukraine pour découvrir la musique psychédélique de Somali Yacht Club avec leur excellent album « The Sea ». Ici, on continue sur la musique contemplative mais qui sait montrer un visage beaucoup plus punk par moment, même au sein d’un titre où on peut avoir ce double visage. Le ukrainiens ont réussi à pondre un album magistralement équilibré, entre notes aériennes, légères et riffs telluriques et puissants. Quelque part entre stoner et musique instrumentale en somme… Bon voyage !
Red Scalp - Rituals
Même si l’iconographie pourrait laisser penser à un groupe américain, ce n’est pas du tout le cas puisque Red Scalp est un groupe qui vient de Pologne. En faisant la part belle à des riffs fuzzés à souhait et des effets psychédéliques, « Rituals » démontre tout le talent du groupe, notamment à travers son titre ‘Tatanka’. On s’imagine arpenter les étendues américaines du Montana, à dos de cheval, tout en fonçant vers la cavalerie pour défendre sa tribu. Les polonais ont signé un disque puissant et tout en efficacité pour un résultat percutant et plaisant à nos oreilles !!
Black Rainbows - Pandaemonium
Ils ne s’arrêtent presque jamais ces italiens avec leur discographie conséquente. Mais s’il fallait bien un album pour commencer, je ne peux que recommander très chaudement « Pandaemonium » qui reste l’un des meilleurs albums de la décennie passée avec son frère « Hawkdope ». Les riffs et les solos de guitare ahurissants permettent de délivrer une sacrée dose d’énergie. « Pandaemonium » est un album fleuve dans lequel les morceaux s’enchainent sans temps mort, donc prépare ton pack de bière pour parfaire cette ambiance fuzz n’roll qui se dégage de la galette !
Fuzzy Grass - 1971
Et pour conclure, je te propose un petit heavy-psyché blues orchestré par les français de Fuzzy Grass et leur album « 1971 ». Bien que le nom fait évidemment référence à une année que le groupe se réfère, cet album n’est pourtant pas dénué de modernité avec une petite touche à la Colour Haze par moment sans oublier les classiques du siècle passé. On se laisse porter par la voix d’Audric et la guitare de Laura au fur et à mesure des morceaux pour un voyage ponctué par le blues mais aussi le groove… Le titre 'Faceless Man' est l'un des titres forts de cet album !
Conclusion
J’espère que ce deuxième volume t’auras plu et que tu as fait quelques belles découvertes. A l’heure où j’écris ces lignes, je ne sais pas si un Vol.3 sera de la partie, mais peut être qu’on se plongera davantage dans des groupes moins connus… Si tu es déjà un adepte du stoner, j’espère que tu auras pris plaisir à lire ses lignes et (re)découvrir ces groupes !!
1 Commentaires
Hé ! Hé ! Je me disais bien qu'il manquait Fu Manchu dans le premier volume.
RépondreSupprimerFaute avouée, moitié pardonnée !!!
Bonne année pleine de fuzz à toute l'équipe !