Stoned Void est un trio de stoner psychédélique originaire de Paname. S’il est dans le circuit depuis près de dix ans, les productions sont plutôt limitées puisqu’il faut remonter à 2018 pour leur EP « Dunes and Degrees ». Pourtant, « Throbbing Rhythm of the Doldrums » est en gestation depuis plusieurs années. La pandémie de coronavirus aura mis en pause le projet, tout comme le départ d’un des membres du groupe. Mais le groupe a tenu bon et après un enregistrement repris à zéro fin 2020, ce nouvel album voit enfin le jour. Amateurs d’ambiances spatiales, de jams et autres sonorités psychédéliques ? Tenez vous prêts, car voici l’une des plus belles claques estivales !!
Le disque s’ouvre sur une ouverture du nom de « Portals ». Tout en douceur, on se laisse porter par l’ambiance qui s’en dégage, ce titre prépare vraiment les auditeurs à l’écoute du disque. Le tintement des cymbales et des notes de guitares laissent une sensation d’apaisement avec un côté très « psyché ». Puis, un côté « heavy » arrive avec la deuxième piste « Lonely Mountain » avec une intro qui monte en puissance jusqu’au déferlement des riffs de guitare. En l’espace de quelques minutes, le ton est donné : c’est un album résolument « heavy psych » à très forte tendance « space rock ». Le titre est un habile mélange entre « space stoner » avec une partie rythmique très solide (batterie, riffs) et « stoner instrumental ». Ce dernier côté se montre dans les solos de guitare qui s’étirent en longueur tout au long du titre.
Le voyage se poursuit sur les pistes « Fucking Love » et « Winds of Spring ». La première vient presque faire office de transition tant par sa durée plus courte (4 minutes) que par sa lente montée en puissance. On se laisse porter par cette ligne de basse sourde (mais lourde !) tandis que la guitare hurle des notes venues du fond de l’espace… Du haut de ses treize minutes, « Winds of Spring » en impose déjà par sa durée. Le titre reste dans cette parfaite continuité de « musique spatiale » avec cette même puissance qui se dégage des riffs. Mais en l’écoutant, j’ai été surpris par ce solo de basse qui vient badigeonner nos tympans de fuzz. Dans ces styles musicaux, la basse est très souvent en arrière plan, assurant les fondations de la structure musicale des morceaux. Elle est très rarement mise en avant, et du coup c’est un peu perturbant de l’entendre nous bourdonner dans les oreilles mais l’exercice est tellement bien réalisé que ça apporte réellement ce petit « quelque chose » au titre.
L’odyssée sonore poursuit son chemin en milieu interstellaire avec les titres « A Gap Between Seasons » et « Shadows of the Waves ». C’est en écoutant attentivement l’album qu’on remarque une alternance avec un titre plus court qui fait office de transition vers un titre plus long. Cela permet justement une meilleure écoute, plus fluide avec des titres de transition qui permettent un petit moment de pause. C’est typiquement le cas de « A Gap Between Seasons » qui ressemble à une onde sonique qui se propagerait à travers l’espace… puis vint l’intro de « Shadows of the Waves » qui monte tranquillement en intensité avant d’exploser telle une supernova. Un morceau qui se distingue un peu plus des autres par son côté instrumental/théâtral par l’ambiance qui s’en dégage : solos et riffs se marient à merveille dans ce titre qui nous sert tout simplement d’assistance gravitationnelle pour la dernière partie de l’album…
On traverse le trou de vers avec les hallucinations auditives de « Blue Moon Ritual » avant d’arriver sur le grand final qu’est « Unbreakable Soul ». Accrochez-vous, le titre dépasse les vingt minutes et promet, rien que par sa durée, d’un grand moment de musique psychédélique. Il permet au groupe de prouver, une fois encore, toute l’étendue de son talent dans l’art de sculpter un paysage sonore psychédélique. Des moments plus légers et aériens se présentent à nous, tout en gardant une forte dose d’hallucinations avec ses phases hypnotiques portées par des riffs lourds et accrocheurs. Puis soudain, un break vient casser le rythme et l’ambiance pendant quelques temps avant que le tsunami de riff ne revienne dans les tympans… et qu’il se fasse sublimer par les solos qui déferlent dans nos cavités auditives… Vingt-quatre minutes de bonheur pour tout amateur de morceau à rallonge et de décors soniques psychédéliques.
Que faut-il en retenir ?
Avec « Throbbing Rhythm of the Doldrums », les français de Stoned Void frappent un grand coup. Un album bourré de qualité mais dont il faudra prendre le temps de l’écouter puisqu’il dure un peu plus d’une heure. Une heure de voyage interstellaire dans une fusée propulsée par un habile mélange entre riffs et solos, entre moments telluriques et célestes. En bref, un album qui devrait plaire à toute personne en manque de gros son psychédélique… Et également l'une des belles surprises de cette année !
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