CABOOSE - Left for Dust

 


On mesure la santé d’un genre musical par les différents albums qui sortent ici et là. Et le stoner-rock est plutôt en grande forme depuis une belle décennie maintenant. Pourtant, on pourrait lui reprocher d’avoir été un peu « fourre-tout » à certains moments. Donc lorsque sort un album qui sait se démarquer en cochant les cases de ce genre musical très codifié, on ne peut qu’en parler. Et c’est justement le cas de « Left for Dust », premier album des suédois de Caboose. Explications.

« Left for Dust » de Caboose : du skate, du surf et des vans


Dès les premières notes de ‘High on You’, le ton est donné. Des guitares fuzzées à l’ancienne en guise de riff d’intro suivies d’une partie rythmique dans la droite lignée de QOTSA ! C’est punchy à souhait, très énergique et ça s’imprime très vite dans le cerveau. ‘Shiner’ repose sur un riff ô combien simple mais diablement efficace. On se laisse emporter par le rythme et les cymbales de la batterie qui viennent assurer les fondations de ce titre. On regrettera peut être que la basse soit un peu en retrait sur ce titre, mais on salue aisément le solo de guitare qui vient conclure le titre. Une pause semble s’annoncer par l’ouverture de ‘For so Long’ qui se fait avec une guitare acoustique. Mais ne vous méprenez pas, la fuzz vient directement vous graisser les tympans. La structure des titres se ressemble mais reste diablement efficace et toute en maîtrise. Là encore, on se prend aisément à bouger la tête de bas-en-haut (ou l’inverse).

Pas de temps mort, ‘Crimson Haze’ se veut comme une course poursuite à bord d’une Dodge Challenger sur la route 66, tel Kowalski dans Point Limite Zéro. On y ressent une belle influence des californiens de Fu Manchu période « Eatin’ Dust », avec un côté plutôt punk. Le refrain est encore une « masterclass », il s’imprime directement dans le cerveau en quelques secondes et on se surprend à le chanter quelques instants après. Mention spéciale à l’interlude bien psyché qui prépare l’auditeur à la débauche d’énergie et de fuzz pour la fin du titre. ’Sophie’s Sushi Wok’ s’ouvre de la plus belle des façons avec une basse « wah-wah » avant que les riffs fuzzés viennent prendre le relais. S’il est un peu moins « catchy » que le précédent, son groove est absolument ravageur et est très bien positionné dans l’album. Car juste après ‘Fuzz Out Mind’ vient déverser sa rage et sa fuzz dans les tympans, toujours façon Fu Manchu. Le genre de titre qui vous met une vraie claque dès le matin pour aller au boulot.

‘Cement Surfer’ garde toute cette énergie californienne qui donne envie de sortir son longboard et d’aller faire du carving dans les rues à un rythme effréné. Très classique dans sa construction générale, peut être trop, il est rondement bien exécuté et efficace. ’Feedback City’ s’ouvre avec un effet wah-wah du plus bel effet avant de continuer pour une bonne séance d’hypnose psychédélique. Il se casse lors du refrain avant de reprendre de pus belle manière. Ces deux titres sont, selon moi, ceux qui sont le plus en retrait dans leur qualité globale. Pas mauvais, mais trop classiques par rapport aux précédents. L’album se clôt sur « Spacerod » qui reprend la recette initiale à grand coups de fuzz et de refrain entêtant et un très beau solo final, il n’en fallait pas mieux pour fermer cette épopée sauvagement fuzzée et énergique !

Que faut-il en retenir ?


« Left for Dust » est un album qui sent délicieusement bon l’été au bord de la plage. Pour une première tentative, les suédois de Caboose frappent très fort avec un style dans la droite lignée des premiers albums des californiens de Fu Manchu. S’il ne révolutionne en rien le genre, il s’inspire des meilleurs et sait parfaitement restituer toute cette énergie propre au stoner-rock. Sans conteste l’un des albums qui devrait fait parler de lui cette année !!

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